À vos yeux, quels sont les plus grands défis de l’IAPC?

 

J’estime qu’il existe deux défis, le premier étant la raison d’être de notre organisme et le second, sa viabilité. À mon avis, l’IAPC est, et continuera d’être, bien placé pour promouvoir les valeurs de la fonction publique : une administration publique indépendante fondée sur le mérite, qui est, quant à moi, au cœur même des valeurs des Canadiennes et Canadiens et de ce qu’ils attendent de la fonction publique.

 

Le conseil d’administration de l’IAPC a mis au point un plan stratégique quinquennal comportant quatre volets principaux :

Des recherches de pointe et le partage de l’information. L’enseignement et le perfectionnement professionnel. La reconnaissance de l’innovation et de l’excellence. La pertinence et la viabilité de l’organisme.

 

Mais, au fond, je crois que cette année je vais surtout m’attacher à revigorer la fierté dans la fonction publique. L’IAPC, en qualité d’intervenant neutre, est bien placé pour promouvoir dans les trois secteurs de l’administration publique l’excellence du travail de nous accomplissons, pour se faire le champion de nos idéaux et pour faire valoir notre raison d’être, notre « vocation ». Je crois que les jeunes comprennent mieux, apprécient davantage le bien public. Ils ont reçu une éducation différente, ils pensent différemment, ils veulent participer, ils veulent s’investir. Je suis convaincu que l’IAPC peut exploiter cette énergie, promouvoir et élaborer des outils qui permettent aux organismes publics de recruter ces nouveaux fonctionnaires.

 

Nous devons recueillir les exemples de réussites et les faire connaître aux Canadiens. Nous avons instauré des programmes de reconnaissance, mais nous devons diffuser plus activement nos réalisations. L’IAPC est pour moi la voix de la fonction publique. Il est bien placé, il est crédible, il a une longue histoire. Il est en mesure de parler de gouvernance partout au pays et de tenir compte de tous les ordres de gouvernement. Il permet les rapprochements et peut présenter sur tableau d’ensemble. Je constate que les nouveaux professionnels recherchent une compréhension plus large et plus approfondie, et qu’ils veulent avoir plus d’influence sur la société et sur le processus décisionnel.

 

Nous devons transmettre aux Canadiens, et notamment aux étudiants, un sentiment de fierté à propos de nos administrations publiques. Alors qu’elle était à la tête de la fonction publique du Canada, Jocelyne Bourgon a prononcé une allocution à l’Université Dalhousie, à laquelle j’ai assisté. Je me souviens encore d’avoir pensé : Comme j’aimerais travailler pour cette femme! Les dirigeants du secteur public doivent sortir de leurs bureaux et parler avec dynamisme et enthousiasme du travail qu’ils accomplissent et du bien qu’ils font. Les gens de l’extérieur doivent entendre ces messages.

 

Quelle contribution les jeunes professionnels peuvent‑ils apporter à l’IAPC?

 

Comme toutes les organisations, nous tentons de savoir quelle peut être cette contribution et comment faire participer valablement les nouveaux membres. Nous avons jugé important de donner un sens à tout ce que nous faisons et de donner à tous une réelle possibilité de s’exprimer. Les nouveaux professionnels doivent contribuer à la vision du Canada. Au cours des quinze prochaines années, le Canada prendra de nouvelles orientations, et ils seront les artisans de ce changement, ils détermineront les orientations en s’impliquant, en consultant et en participant.

 

L’IAPC a tenté de leur donner voix au chapitre en nommant un représentant des nouveaux professionnels au conseil national (Heather Orr). Un comité des nouveaux professionnels établit des liens avec toutes les organisations de nouveaux professionnels. De plus, nous avons créé pour eux et pour les nouveaux universitaires une catégorie de membres à cotisations réduites. Nous avons Governex en Nouvelle‑Écosse et TOPS en Ontario. L’IAPC peut faire oeuvre d’intégrateur en apportant une valeur ajoutée et en reliant chacun de ces groupes à l’ensemble.

 

Comment nos lecteurs peuvent‑ils aider les nouveaux professionnels à partir du bon pied dans leur carrière?

 

Je crois que les dirigeants doivent savoir qui sont les nouveaux professionnels et quels sont leurs besoins, et être conscients des données démographiques. Ils doivent leur servir de mentors ou leur en trouver. Il faut trouver le jumelage idéal, apprendre à les connaître et, grâce à ses réseaux, trouver la personne qui saura les aider à un moment donné de leur carrière. Une personne peut avoir plus d’un mentor, il ne s’agit pas d’une expérience ponctuelle. Les besoins évoluent, et le mécanisme d’examen du rendement donne l’occasion d’aborder ces points.

 

Vous travaillez au ministère du Tourisme, de la Culture et du Patrimoine de la Nouvelle‑Écosse. Parlez‑nous un peu de ce ministère.

 

Ces quatre dernières années, nous avons, tout comme l’IAPC, élaboré un plan stratégique pour le Patrimoine en Nouvelle‑Écosse, qui a été diffusé en février.

 

Le Patrimoine est au cœur de la gouvernance, car il s’agit d’un bien public et que l’administration publique s’intéresse au bien public. Il ne s’agit pas une entreprise. Un musée n’est pas une entreprise, c’est un bien public. Pourquoi voulons‑nous préserver durablement des artefacts? Parce que les êtres humains, à mon avis, savent intrinsèquement ce qui est im