Ces dernières semaines, les manchettes et l’attention du monde entier étaient centrées sur deux dossiers : l’élection présidentielle aux États-Unis et la déroute de l’économie. Ces questions sont à la fois distinctes et liées.
Les administrations publiques et les entreprises les plus diverses, dans tous les secteurs d’activité, sont à la recherche du meilleur plan d’action pour résister aux tensions qui s’exercent actuellement sur l’économie. Si la plupart des intervenants envisagent cette situation comme une crise, certains y voient des possibilités; Warren Buffet, par exemple, investit pendant que d’autres cèdent à la panique.
À mon avis, la question pour les administrations publiques et les entreprises se pose sous deux formes : quoi et qui. Autrement dit, elles doivent s’interroger non seulement sur les mesures à prendre (le quoi), mais également sur les personnes qui les dirigent, pour déterminer si elles peuvent relever le défi (le qui).
Examinons le style de leadership de Barack Obama. Laissons de côté un instant les considérations politiques pour nous intéresser aux qualités de la personne. Est-ce le type de leadership que vous aimeriez voir dans votre organisme? Après avoir regardé CNN pendant deux heures dans la soirée qui a suivi l’élection, j’ai retenu quelques termes et expressions qu’ont utilisés diverses personnes pour décrire Barack Obama : compétitif, gagnant, en contact avec son entourage; intelligent; calme; bienveillant; aide les gens à s’assumer; inspirant; digne de confiance, respecté; honnête; ne se met pas à l’avant-plan; visionnaire; excellent communicateur.
Je ne suis pas certain qu’il soit possible de dresser une liste plus impressionnante de qualités chez un leader. Barack Obama a suscité une vague incroyable d’espoir et d’esprit collectif. Il a prouvé qu’en se mettant ensemble et s’unissant autour d’une vision et d’un but communs, on pouvait vraiment réussir l’impossible.
Combien de leaders de ce genre compte votre organisme? Combien en aurez-vous dans un an?
Pour bien des organismes, la réaction instinctive consiste à sabrer dans les dépenses discrétionnaires – couper par ci, réduire par là pour passer au travers. Mais j’ai ceci à dire à tous les PDG et à toutes les équipes de direction : il s’agit du pire plan d’action que vous puissiez adopter.
Évidemment, nous devons tous nous imposer des restrictions financières et bien réfléchir à l’affectation de nos ressources. Pour autant, ce serait une erreur d’opter pour l’immobilisme. Nous amorçons une période propice à l’innovation, à l’inspiration et au leadership. Les sociétés et les dirigeants visionnaires ne chercheront pas seulement à surmonter la crise, ils se prépareront à en sortir plus forts que jamais, prêts à saisir les occasions qui se présenteront dès que la reprise se fera sentir.
À ce sujet, Jerry Grandey, chef de la direction de Cameco Corporation, le géant de l’exploitation de l’uranium de la Saskatchewan, déclare : « Lorsque les temps sont durs, la dernière chose à faire pour une entreprise, c’est d’imposer des sacrifices au plan des ressources humaines. C’est exactement le contraire qu’il faut faire. Lorsque la situation est difficile, ce sont les leaders présents dans l’entreprise qui permettent de s’en sortir. »
Les leaders prendront de nombreuses décisions. Il est essentiel de cultiver le leadership, de créer un esprit d’équipe, une inspiration aux employés les plus performants et d’insuffler le sens collectif à tout le personnel pour surmonter la tempête économique.
Quel est votre plan d’action? Vous pouvez vous obnubiler sur la crise, vous recroqueviller dans votre coin et espérer que tout se terminera bien, ou vous pouvez diriger comme Obama, chercher le positif et inspirer à vos employés l’espoir, une vision et un sentiment d’appartenance.
Bryn Meredith, président de Bluepoint Leadership Development Canada, possède une vaste expérience de dirigeant d’entreprise, d’entrepreneur et de spécialiste en développement du leadership (brynmeredith@bluepointleadership.com).