À l’image de ses diamants sans défaut, le Lesotho est un joyau serti dans un panorama à couper le souffle, tout en formidables parois rocheuses, en cascades et en plaines ondoyantes débordant de lyrisme. Sa situation géographique particulière – le pays est entouré par la République sud-africaine – témoigne de son histoire fascinante.
Au fil de cette histoire, nous avons tissé des liens indéfectibles avec le Canada, grâce entre autres au travail incessant des ONG canadiennes au Lesotho, en particulier dans le secteur de la santé. Les relations entre le Lesotho et le Canada sont particulièrement durables au sein de la fraternité œcuménique; elles remontent à bien avant notre indépendance, en 1966. Avant que le Lesotho cesse de figurer au nombre des pays-cibles de l’aide canadienne au développement, en 1992, l’Agence canadienne de développement international (ACDI) avait lancé de nombreux programmes visant à la fois le secteur public et le secteur privé. L’aide financière accordée par le Canada a permis d’améliorer les conditions de vie d’innombrables Basotho des villages ruraux et des régions périurbaines du Lesotho; les effets engendrés par cette aide se manifestent encore de nos jours.
Le Lesotho, qui compte environ 1,8 million d’habitants, fait partie des pays les moins développés et se trouve au centre de la région frappée par la pandémie de VIH et de sida, le taux de prévalence y atteignant 23,3 %. Mais en dépit des défis découlant de ces véritables fléaux que sont le VIH et le sida ainsi que des sécheresses chroniques, le Lesotho a franchi plusieurs jalons au fil de son développement, accédant ainsi à une nouvelle ère économique et socio-politique.
Ces accomplissements ont grandement influé sur les relations que le Lesotho entretient avec ses voisins immédiats ainsi qu’avec la communauté internationale. La confiance des donateurs et des investisseurs a été rétablie et même renforcée, et le Lesotho joue désormais un rôle important à l’intérieur de la Communauté de développement de l’Afrique australe, notamment sur le plan de la cohésion politique; en février 2009, le Premier ministre Pakalitha Mosisili a été élu premier vice-président de l’Union africaine, ce qui constitue une reconnaissance du rôle utile rempli par le Lesotho sur le continent africain.
Depuis 1992, les relations entre le Lesotho et le Canada se sont inscrites principalement à l’intérieur du système multilatéral, et le soutien mutuel de nos pays dans une myriade de dossiers d’intérêt international a entretenu notre amitié. Le Lesotho et le Canada entretiennent des rapports axés sur la collaboration à titre de membres des Nations Unies et du Commonwealth. Cela vaut aussi pour le système multilatéral, par lequel transite la plus grande partie de l’aide publique au développement du Canada à l’intention de l’Afrique.
Une aide efficace
Le Canada a contribué puissamment au développement du Lesotho, et ce, dans nombre de secteurs, grâce à des projets solides dans des domaines comme le logement à prix modique, l’approvisionnement en eau des régions rurales et le renforcement des capacités en matière de gestion financière et d’agriculture. Par l’intermédiaire de l’ACDI, le Canada a financé l’octroi de bourses d’études et a joué un rôle déterminant à l’appui de la mise en valeur du capital humain : nombreux sont les citoyens du Lesotho qui ont fait des études dans les collèges et les universités du Canada – y compris le premier ministre actuel, certains ministres et des hauts fonctionnaires.
De nos jours, malgré l’absence de représentation canadienne officielle au Lesotho, les ONG et d’autres organismes de la société civile du Canada continuent de remplir un rôle actif et important; ces organismes travaillent en partenariat avec l’administration publique et d’autres organismes de la société civile afin de lutter contre le VIH/sida et d’apporter des solutions aux problèmes sociaux qui en découlent. Des organismes comme HelpLesotho, la Fondation Stephen Lewis, l’Association des hôpitaux de l’Ontario, SOLID, Community to Community, Positively Africa et le Comité central mennonite, animés par une passion et un esprit de solidarité à toute épreuve, ont frayé des sentiers à travers des terrains montagneux pour pouvoir venir en aide aux villages les plus reculés. Nous leur serons éternellement reconnaissants de leur contribution et de leur dévouement inépuisable.
Au fil de nos démarches auprès de l’État canadien, nous prenons de plus en plus conscience des enjeux liés à la capacité d’absorption et à l’apathie des donateurs; il s’agit de préoccupations importantes qui s’étendent à de nombreux éléments du programme de développement mondial. Peut-être est-ce d’ailleurs ce qui explique que l’aide canadienne au développement ait cessé de cibler directement le Lesotho et soit désormais fournie par l’intermédiaire d’institutions multilatérales comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Le discours que l’on tient actuellement au sujet de l’évolution politique de l’Afrique veut que la faible capacité d’absorption et l’apathie des donateurs soient attribuables au premier chef à l’absence de démocratie et de primauté du droit ainsi qu’à une corruption incontrôlée. Cet état de choses est bien reconnu.
Le Lesotho apprécie à sa juste valeur le programme mis de l’avant par le Canada pour accroître l’efficacité de l’aide, de manière que les fonds accordés par le Canada soient davantage consacrés à l’obtention de résultats concrets. Cela dit, lorsque l’on constate les effets durables de l’aide canadienne au Lesotho ainsi que les pas de géant que nous avons franchis dans le but de renforcer les piliers de la démocratie et de ne plus tolérer la corruption, on souhaiterait que l’aide publique au développement du Canada soit assortie d’une approche fondée davantage sur des conditions, par delà les 20 pays partenaires de développement, en conformité avec les grandes priorités canadiennes en matière de développement.
Nous pensons que les rapports que le Lesotho entretient actuellement avec d’autres pays donateurs, dont les États-Unis, peuvent contribuer à orienter la politique régissant l’aide publique au développement du Canada à l’endroit de l’Afrique, sans se borner au système multilatéral. Il est rassurant de voir que le Canada a doublé son aide à l’Afrique en 2009 comme il s’y était engagé dans le cadre des travaux du G8. Nous prenons acte de la volonté commune des Canadiens de concourir à l’amélioration de la qualité de vie des Africains, ce qui constitue de toute évidence l’objectif de cet engagement en vue de l’accroissement de l’aide canadienne.
C’est toutefois grâce à un engagement bilatéral renforcé que l’on pourra véritablement réaliser de telles améliorations. C’est par ce moyen qu’il sera possible de contribuer au renforcement des capacités, de manière à appuyer la capacité d’absorption. Il est essentiel de compter sur ce genre d’engagement bilatéral pour garantir la pérennité des accomplissements réalisés dans les domaines qui sont prioritaires pour le Canada, c’est-à-dire la démocratie, la primauté du droit, la gouvernance et l’égalité entre les sexes.
Au fil des ans, le Lesotho a fait preuve d’un engagement résolu en faveur de politiques ayant pour effet de promouvoir la liberté politique et économique. L’utilisation durable des ressources naturelles, la lutte contre la corruption, le respect des libertés civiles et la primauté du droit sont aussi au nombre des réalisations que viennent confirmer les indicateurs utilisés par la Banque mondiale, le FMI, Freedom House, l’OMS, l’UNESCO, la Heritage Foundation et nombre d’autres organismes; le Lesotho incarne l’évolution rapide qu