À titre d’employée de la fonction publique de l’Ontario (FPO), j’ai accueilli l’initiative de transformation actuelle avec beaucoup d’enthousiasme, mais aussi avec certaines réserves. J’en suis venue à réaliser que la transformation est plus qu’une simple décision au sommet. En effet, elle nous pousse tous, nous qui travaillons ensemble et partageons la même vision et les mêmes valeurs collectives, à atteindre notre objectif de devenir le milieu de travail par excellence de demain.

Cela veut dire que tout le monde joue un rôle de leader. Que ce soit avec un petit ou un grand « L », la contribution que vous apportez chaque jour a une influence sur vos collègues, vos amis, vos pairs et vos employés – ainsi que sur tous ceux qui nous observent de l’extérieur.

La communication positive et uniforme est en train de devenir la norme. Les vieux gags tirent à leur fin et les discussions portent désormais sur la transformation de la FPO, un milieu de travail qui comprend l’importance des valeurs et qui se comporte en conséquence.

La tenue régulière de réunions d’équipe et de rencontres individuelles entre le personnel et la direction constitue la norme. La communication est plus ouverte et plus fréquente en ce qui concerne la répartition des tâches, et bon nombre de gestionnaires ont fait part de leur disposition à parler avec les employés en cas de besoin.

Un changement de cette ampleur nécessite du temps, de la patience, de la compréhension et une communication constante, et le processus englobe plusieurs aspects, entre autres : continuer de renforcer et d’entretenir notre crédibilité auprès des citoyens, mobiliser les employés, intégrer les processus, élaborer des pratiques communes ou exemplaires, écologiser les activités et accepter la diversité.

Je sais que vous avez tous déjà entendu ces propos; d’ailleurs, il se peut que ces propos soient les vôtres. Cette fois, ils viennent de moi – une employée revitalisée. Tout comme bon nombre d’entre vous, j’ai commencé à prendre conscience que nous faisons partie d’un groupe soudé de 65 000 personnes. Peu importe notre métier – travailleurs sociaux, analystes des politiques, paramédics, ingénieurs, microbiologistes ou autre –, c’est sur nous que reposent les politiques, les programmes et les services que nos gouvernements élus élaborent et dispensent au public.

Ma carrière et mon cheminement au sein de la FPO ont débuté en juin 1980. Après 28 ans, j’éprouve un sentiment de responsabilisation et d’appartenance. J’ai grandi, j’ai servi et je me suis épanouie sous l’égide de cet employeur avec qui tout est possible. J’ai survécu aux périodes sombres du début des années 1980, à l’époque Bob Rae des années 1990 et aux compressions du nouveau millénaire. Ce que j’en ai tiré, c’est que tout est une question d’attitude et que nous sommes les maîtres de notre destin. Et croyez-moi, l’attitude peut avoir une influence sur le changement.

Cependant, au cours de mes 28 années de carrière, je n’ai rien vu de comparable à la transformation qui est en cours ou d’aussi motivant.

Cette transformation a semble-t-il débuté en 2004 avec les déclarations et la vision de Tony Dean, ancien secrétaire du Cabinet. Était-ce une question de politique? Qui sait? Mais cela a donné un nouveau souffle au système. M. Dean a depuis cédé sa place, mais son successeur, Shelly Jameson, poursuit le programme de transformation.

La diversité constitue une dimension importante de la transformation; nous pouvons atteindre notre plein potentiel parce que nous n’excluons plus les personnes qui ont la capacité d’être les meilleures dans leur domaine. Aux discussions en cours sur le sujet, j’aimerais ajouter ce qui suit.

Bien que le gouvernement provincial ait été fondé en 1867 – et que nous ayons réalisé d’importants progrès depuis –, certaines réalités passées sont de retour. L’objectif de diversité que nous visons aujourd’hui – soit de créer une organisation inclusive, diversifiée, équitable et accessible pour tous les employés…qui soit le reflet de la population de l’Ontario à tous les paliers et qui accueille, célèbre et soutienne le talent sous toutes ses formes – est-il si différent des défis historiques auxquels faisait face le pays au milieu des années 1860? Les similarités sont étonnantes.

Souvenez-vous de Sir John A. MacDonald : il tentait d’asseoir à la même table les protestants anglophones, qui représentaient le tiers de la population, et les catholiques francophones, qui constituaient les deux tiers des Canadiens. De sa réussite est né le Canada. Il a transformé cette nation en un pays fier de sa diversité.

S’agissait-il d’une « décision au sommet »? Non. Il s’agissait d’une vision qui a été partagée à force de collaboration, de travail et d’enseignement, une vision transmise par le biais d’une communication constante afin que les citoyens eux-mêmes l’adoptent.

Et la FPO de 2009 dans tout cela? La transformation constitue-t-elle une décision au sommet? Ou s’agit-il également d’une vision partagée à force de collaboration, de travail et d’enseignement – une vision transmise par le biais d’une communication constante afin que nous aussi, nous puissions non seulement l’adopter, mais également participer à son développement? La fierté en notre milieu de travail, le respect des autres, la satisfaction que nous tirons de nos contributions – nous sommes maintenant très nombreux à la FPO à comprendre l’importance et la signification du changement, en particulier dans le contexte actuel. Sans le leadership visionnaire et transformateur de certains, la transformation n’aurait jamais eu lieu.

Le changement, quel qu’il soit, est difficile à accepter. Il faut du temps pour changer notre façon de penser, pour établir des liens positifs entre les générations et pour adopter une optique davantage axée sur la diversité culturelle et la durabilité.

Mahatma Gandhi l’a formulé mieux que personne : « Nous devons incarner le changement que nous voulons voir ».