Cela fait près de neuf ans maintenant que le gouvernement fédéral s’est doté d’un réseau de champions dévoués à promouvoir la question des langues officielles à travers la fonction publique canadienne. Ce travail de nature stratégique vient en appui aux responsables ministériels dans l’application des instruments légaux et administratifs découlant de la Loi sur les langues officielles promulguée en 1969. Il s’agit d’une tâche qui fait directement appel aux qualités de leader des individus qui incarnent ces fonctions.
De nature horizontale, ces fonctions ont une portée énorme. Elles couvrent tant les obligations internes qu’externes du gouvernement en matière de langues officielles. Elles répondent ainsi aux objectifs du gouvernement qui préconise une promotion active de la dualité linguistique à l’intérieur comme à l’extérieur de la fonction publique depuis quarante ans. Il s’agit donc d’un rôle inestimable qui permet un regard d’ensemble qui se conjugue chaque jour à l’effort de ceux qui sont immédiatement responsables de la mise en œuvre du Programme des langues officielles.
Les champions obtiennent un soutien à la fois de leur administrateur en chef et, plus directement, de l’Agence de la fonction publique du Canada pour les questions pratiques. À cette fin et entre autres choses, l’Agence organise une conférence annuelle pour permettre aux champions de discuter et de partager les défis, les leçons apprises, les difficultés et les bons coups de leurs organisations respectives. Ces discussions touchent particulièrement le vécu quotidien du bilinguisme en milieu de travail. Aussi, comme elles se tiennent habituellement dans une communauté de langue officielle en situation minoritaire, ces rencontres permettent une sensibilisation des champions aux enjeux de ces communautés.
Il y aura cinq ans cette année, un petit groupe de champions se rassemblait afin d’articuler une stratégie pour garantir davantage de leadership et d’appui à la communauté des champions entre les rencontres officielles. Le but recherché était d’aller plus loin ensemble, c’est-à-dire viser une plus grande influence et une meilleure cohésion dans l’action. C’est ainsi que naissait le Conseil du Réseau des champions des langues officielles le 28 août 2003.
Le Conseil est une organisation horizontale du gouvernement du Canada à l’intérieur de laquelle les ministères et organismes, grands et petits, travaillent de concert. Le Conseil compte 21 membres dont quatorze sont des champions des langues officielles, trois des représentants régionaux et quatre des représentants des ministères ayant un rôle immédiat dans la question des langues officielles soient l’Agence de la fonction publique du Canada, le Bureau du Conseil privé, Patrimoine canadien et Justice Canada. La mission que s’est donnée le Conseil est d’avoir un rôle de leader et d’influence pour favoriser l’expression de la dualité linguistique au Canada.
Son rôle, en accord avec l’Agence et à travers le réseau des champions, permet d’appuyer les réseaux nationaux et régionaux des responsables des langues officielles des différents ministères et organismes. Il permet aussi de favoriser les mécanismes de communication et d’échanges des meilleures pratiques incitant à l’épanouissement des langues officielles. De concert avec les champions et à chaque année, le Conseil se donne un nombre déterminé d’objectifs pour appuyer les champions dans leur travail.
Au cours des prochaines années, le Conseil compte renforcer la dimension souvent oubliée des avantages comparatifs liés à la connaissance de deux ou plusieurs langues. Dans le cas canadien, ceci se traduit d’abord par la connaissance de l’anglais et du français. Travailler sur les avantages comparatifs du bilinguisme signifie qu’il faut aller bien au-delà de l’ensemble des instruments légaux et administratifs qui lui sont rattachés. Il faut voir ce que nous pouvons individuellement et collectivement en retirer.
Dans le contexte de la mondialisation, le bilinguisme permet d’ajouter de riches perspectives quant à tous les phénomènes dont s’occupent l’État et les gouvernements. Peu importe que ce soit à propos des questions scientifiques, économiques, culturelles ou politiques, le bilinguisme actif permet d’accéder à plus de sources, d’idées et donc de développer des solutions plus complètes, réalistes et compétitives. Ceci ne peut que raffermir la position canadienne dans tous ces domaines par rapport à ses compétiteurs.
Nous connaissons la valeur économique et innovatrice de la diversité. L’expression de la dualité linguistique au pays représente définitivement un avantage comparatif à exploiter en faveur du Canada.
Au cours des prochains mois, le Conseil du réseau des champions va donc continuer à s’activer pour proposer des approches novatrices, un discours invitant et constructif en appui aux champions des langues officielles pour le plus grand bénéfice de la société canadienne.
Daniel J. Caron est président du Conseil du Réseau des champions des langues officielles et Sous-ministre adjoint à Bibliothèque et Archives Canada.